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Rectification de sièges de soupapes

OU "Pourquoi il faut oublier le rôdage de soupapes"

 

Lors d'une réfection moteur complète, ou de la culasse seule, l'une des opérations principales consiste à s'assurer l'étanchéité des soupapes sur leur siège.

Que l'on réutilise les soupapes en place si elles sont en bon état, ou que l'on décide de monter des soupapes neuves, que l'on remplace les sièges ou non, il faut "marier" chaque soupape à son siège.

Pour ce faire, on utilisait par le passé la technique du rôdage de soupapes.

Aujourd'hui, l'existence de machines outils de grande précision permet de réaliser l'opération de manière plus efficace et plus durable, relèguant au stade de bricolage le rôdage manuel. Voici quelques éclaircissements techniques sur le sujet.

 

 

Un peu de théorie :

 

 

 

L'étanchéité des chambres de combustion d'un moteur est assurée par la fermeture correcte de ses soupapes.

Celles-ci, plaquées sur leur siège par leurs ressorts de rappel et la pression générée par l'explosion, doivent être parfaitement étanches.

 

Pour ce faire, il est indispensable que les sièges et les portées des soupapes présentent un état de surface irréprochable, malgré les conditions de fonctionnement sévères auxquelles ils sont soumis: températures et fréquence de fonctionnement très élevées.

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La largeur d'un siège de soupape est en moyenne de 1.5 à 2mm, selon le type de moteur, c'est le meilleur compromis entre:

- Une étanchéité maximale (plus le siège est étroit, plus la pression de contact est forte).

- La durée de vie (moins il y a de métal, plus l'usure sera rapide).

 

Cela assure également une portée complète sur le siège de soupape à froid comme à chaud.

Les lois de la physique veulent en effet qu'un siège de soupape, de forme annulaire, se dilate de manière plus importante qu'une soupape en métal plein.

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Après plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, voici à quoi ressemblent les sièges et les portées des soupapes. Il est évident que l'étanchéité n'est plus optimale.

 

La méthode ancienne du rôdage de soupapes consiste à appliquer de la pâte à rôder sur le siège, de se munir d'un rôdoir à ventouse manuel que l'on fixe à la soupape, et d'effectuer quelques rotations de la soupape sur son siège, pour retrouver une étanchéité.

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Cette technique incontournable par le passé, faute de moyens techniques plus efficaces, est aujourd'hui en voie de disparition car, dans la bataille, deux paramètres importants ne sont pas maitrisés:

 

- Le rôdage n'a pas remis à neuf les pièces, bien au contraire: on a simplement fait en sorte que les deux usures soient compatibles.

Elle revient en fait à avoir imprimé sur une pièce les défauts de l'autre...mais le siège est toujours usé, la soupape également.

Si on écrit la chose de manière plus théorique, la surface de contact vient d'être augmentée, alors qu'il fallait la diminuer.

 

- Un moteur fonctionne à chaud.

On a donc "marié" à froid les défauts de deux pièces qui fonctionneront à chaud.

L'étanchéité vérifiée à froid, par exemple en versant de l'essence sur une soupape fermée afin de vérifier qu'il n'y a pas de fuite, sera en réalité médiocre en fonctionnement.

De plus la capacité des zones de contact à effectuer un échange thermique sera très réduite. L'usure sera donc au final accélérée !

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A chaud

 

Conclusion :

Le rôdage manuel des soupapes, au rôdoir à ventouse et à la pâte à rôder, est une technique d'un autre temps !

La technologie a évolué, l'existence des machines outils actuelles, de grande précision, permet de réaliser un travail parfait.

Chaque pièce, siège et soupape, est rectifiée afin d'avoir un état de surface irréprochable et des angles de contact identiques.

De surcroit, le coût d'une telle opération, devenue courante et simple aujourd'hui chez n'importe quel rectifieur, est plus que raisonnable, reléguant au niveau d'un bricolage approximatif le rôdage manuel.

 

Pour un travail sérieux, on effectuera donc une rectification des sièges et des soupapes, il faut à présent oublier le rôdage manuel !

C'est la différence entre une réparation qui durera quelques milliers de kms, et un travail de réfection sérieux qui donnera satisfaction la vie entière du moteur.

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