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Amphicar- 1966

Restauration complète

 

C'est un véhicule bien étrange qui franchit le portail d'entrée de l'atelier...voiture ou bateau ?

Les deux mon capitaine, c'est un Amphicar !

 

Bel exemple des automobiles extraordinaires nées dans l'euphorie des années cinquante et soixante, l'amphicar fait partie des rares qui furent fabriquées en série: créé par Herr Hans Trippel (lequel est le créateur d'à peu près tout ce qui roule et flotte à cette époque), il est lancé en 1961.

Construit en Allemagne, c'est un pur produit germanique, à l'exception du moteur anglais d'origine Triumph Herald.

Pourquoi cette décision? L'industrie allemande, à cette époque et dans cette catégorie de cylindrée, n'avait guère d'autre choix à proposer que le moteur de la VW Coccinelle (son refroidissement à air convient beaucoup mieux à l'aviation! Alors que les bateaux s'accommodent parfaitement du refroidissement à l'eau!) et les deux-temps qui fleurissaient alors dans le parc automobile de la RFA.

Un moteur français? Pas assez ou trop puissant, donc lourd.

Un moteur italien? Trop fragile?

En fait, le moteur Triumph n'était pas une mauvaise idée, bien que le poids de l'Amphicar limite sérieusement ses performances tant sur terre que sur l'eau: c'est un moteur robuste, doté d'un bon couple, ce qui convient fort bien à un... bateau !

Le style de l'Amphicar est un compromis entre le style italien de l'époque (cf: Renault Floride due à Frua et certaines DKW décapotables contemporaines), auquel les inévitables ailerons "pour faire américain" semblent avoir été ajoutés. En fait, ils jouent leur rôle quand il s'agit d'affronter la vague et de protéger la mécanique, généreusement pourvue d'aérateurs sur le couvercle du capot arrière.
Les accessoires maritimes (feux de navigation, pompe de cale, levier de commande des hélices, accélérateur à main) sont les seuls ajouts à une voiture conventionnelle.

Les quatre vitres descendent manuellement, la capote se replie (presque) avec aisance.
Sur terre, la conduite est en tout point semblable à celle des petites voitures contemporaines, avec l'agrément de rouler à quatre dans une décapotable.

La suspension est ferme, la direction précise, les freins convenables, les performances limitées sont essentiellement dues au fait que le rapport final est court et qu'à la vitesse maximale, le moteur tourne très vite.
Mais le grand plaisir arrive alors que l'on approche d'une rampe de mise à l'eau: après avoir verrouillé les deux poignées supplémentaires sur chacune des portes, ce qui permet de les "sceller", tout en roulant, on enclenche les hélices, on descend (ou plonge quelquefois) dans l'eau, il suffit alors de passer au point mort "terrestre"et...vogue la galère !

Le comportement maritime est parfaitement convenable et l'Amphicar n'est pas un mauvais bateau ! Les changements de cap se font à l'aide du volant, les roues servant de gouvernail. Seul petit reproche, les changements de cap à bâbord sont plus larges que ceux à tribord, les hélices tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, elles aident ainsi à ce "virage" à droite !

 

Mais pour l'heure, le véhicule qui nous arrive est incomplet et dans un état de tôlerie très moyen...beaucoup de travaux seront donc nécessaires avant de pouvoir faire nos premiers tours de...roues ou hélices ?

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Travaux de démontage :

 

 

 

Une restauration complète qui se respecte débute par un démontage complet du véhicule.

Nous nous attelons donc à ce travail long et fastidieux, mais totalement indispensable et permettant de se rendre compte de l'état réel du véhicule.

 

Bien plus encore que pour les restaurations "classiques" que nous effectuons, la lutte contre la corrosion sera ici l'élément clé des travaux qui s'annoncent !

La première chose à faire sera donc de sabler la carrosserie, afin de partir d'une base totalement saine et débarrassée de toute trace de corrosion.

Phospahtée soigneusement dès la fin du sablage, la caisse pourra alors subir une cure de jouvence.

Le démontage commence par le coffre avant.

 

Hermétique et donc étanche, il contient le réservoir d'essence, le chauffage et le boitier de direction.

Les seules "voies d'eau" possibles ici sont l'axe de sortie du boiter de direction, et les phares. Dans les deux cas, un système de joints spécifique est utilisé.

 

Une fois le démontage effectué, les tôles semblent saines, un bon point.

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Nous poursuivons par l'habitacle.

 

Sous la planche de bois, nous nous attendons au pire...le fond de cale, appelons ainsi le plancher puisque nous sommes ici dans un bateau ;-), est en effet corrodé sur presque toute sa surface.

Heureusement superficielle uniquement, la rouille va cependant transformer en un véritable chemin de croix le démontage des diverses tringles de levier de vitesses, freins, pédalier. Ce dernier demandera à lui seul deux heures d'efforts !

 

Au final, quelques trous sont présents, plutôt sur les tôles hautes de l'habitacle. Les fonds semblent avoir été relativement préservés par les nombreuses couches de peinture appliquées.

C'est le sablage qui donnera le verdict final ...

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Dans le compartiment moteur à l'arrière du véhicule, c'est plus simple, puisque la mécanique est absente !

Un bon nettoyage plus tard, nous constatons que le fond a été protégé par les divers dépôts huileux (comment ça, un moteur Triumph fuierait il ?).

En revanche, des chocs sous la caisse ont provoqué de nombreux enfoncements, avec des plis et des arrêtes vives où la tôle est très fragilisée. Il faudra donc effectuer un redressage, et remplacer cette partie si besoin.

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Les trains sont à leur tour déposés, ainsi que les biellettes de commande de direction.

 

Les passages de roues semblent en bon état...mais là encore, les multiples couches de peinture appliquées rendent le diagnostic difficile. C'est toujours le sablage qui permettra de dire ce qu'il en est précisément.

 

Le dessous de la caisse (faut il parler de la coque ?) est dans un état moyen. si la partie plane centrale semble en bon état, les nombreuses cloques au niveau des bas de caisse laissent craindre la présence de corrosion perforante.

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Juchée sur notre pont, la voiture bateau se prend à présent pour une soucoupe volante !

 

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A suivre...

     

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